Présence de trois grands abbés : Robert, Bernier et Arnaud. La fin du XIè siècle correspond à une période dynamique, en mouvement. Les gens partent en pèlerinage et les dernières croisées s’achèvent. Dans la chrétienté occidentale, cette période d’expansion se traduit par la construction d’édifices monumentaux. Rappelons que l’église abbatiale, qui présentait un plan en forme de croix latine avec un déambulatoire à chapelles rayonnantes, mesurait 73 mètres de long depuis sa façade occidentale jusqu’au chevet sur 21 mètres de largeur.

Comparativement à Notre-Dame de Bonneval, édifiée vers l’extrême fin du XIIè siècle début XIIIè siècle, sa longueur n’atteint que 47 mètres à la façade et 19 mètres au chevet. La taille monumentale de l’église abbatiale n’a pas seulement répondu à une volonté de grandeur monastique, mais à une nécessité liturgique répondant au besoin d’un vaste espace pour accueillir la communauté des moines.

L’économie est en mutation à la fin du XIè siècle et des enjeux économiques et politiques pèsent sur l’abbaye. Les moines de Saint-Florentin voulurent toujours gouverner la ville et percevoir des droits de toutes sortes, mais les comtes représentant l’autorité royale n’en virent pas de la sorte et de nombreux conflits eurent lieu.

Le XIIIè siècle quant à lui est marqué par la présence de l’abbé Girard qui aurait gouverné plus de quarante ans. Les soubassement de l’actuel logis abbatial daterait du XIIIè siècle. De cette époque subsistent également (dans la partie ouest des vestiges de l’abbatiale) des arcs brisés, témoins de l’art gothique. Tout aussi caractéristiques du gothique, les travées voûtées en ogives s’élèvent dans la chapelle et la salle du chapitre.


Plan An 1. Plan des bâtiments et l’enclos de l’abbaye Saint-Florentin de Bonneval (dim. : 1,065 x 0,805 m). Antérieur à 1645, ce plan est conservé aux Archives Nationales.

Découverte lors de travaux, dans l’aile Nord du Cloître, sous un plancher, cette poutre semble provenir de l’ancienne église abbatiale. Dans certaines églises du canton de Châteaudun, notamment à Conie-Molitard, on retrouve le même type de poutre en bois sculptée avec une représentation de mammifère terrestre aux dents saillantes.

Il était alors courant de remanier les édifices religieux lors de la venue d’un nouvel abbé car l’architecture était le reflet de l’abbé. Au XIIIè siècle le monachisme se trouve confronté à une redoutable concurrence : d’autres formes de vies religieuses apparaissent. Les ordres mendiants enseignent que l’on peut faire son salut dans le monde.

Il était alors courant de remanier les édifices religieux lors de la venue d’un nouvel abbé car l’architecture était le reflet de l’abbé. Au XIIIè siècle le monachisme se trouve confronté à une redoutable concurrence : d’autres formes de vies religieuses apparaissent. Les ordres mendiants enseignent que l’on peut faire son salut dans le monde. Les frères vivent dans des couvents ouverts, ils entrent et sortent. Le monastère est au contraire un système adapté au monde rural et seigneurial. Si on veut vraiment être sûr de faire son salut, il faut entrer au monastère.